
Anxiété et ostéopathie 2/3 : les traitements possibles
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- On février 21, 2019
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Les deux avenus les plus couramment utilisées pour traiter l’anxiété sont pharmacologiques (comme la prise de différents antidépresseurs pour contrer les manques ou excès des neurotransmetteurs, voir article 1) et psychologiques (notamment l’approche cognitive-comportementale). Chacun peut aussi s’aider en se prenant en charge : la relaxation, la méditation, la gestion du stress, l’exercice physique, un réseau de support (https://www.medicalnewstoday.com/articles/323494.php). Dans le troisième volet de cette trilogie d’articles, nous vous informerons de comment l’ostéopathie pourrait vous aider.
En général, cet article traite essentiellement du trouble d’anxiété généralisée (TAG), un des 11 types d’anxiétés définies dans le DSM V et le plus présent dans la population. L’avantage du TAG pour l’ostéopathie est que les symptômes physiques font parties de la définition de la pathologie et donc qu’ils sont mesurables. La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) semble être la plus efficace pour diminuer les symptômes du TAG mais ce n’est pas la seule. Et certains pourraient dire que la diminution de symptômes n’est pas la résolution du fond. Pour des cas plus lourds (troubles de la personnalité ou psychotiques), la TCC est moins adaptée à cause des difficultés des patients à se représenter leur monde intérieur avec clarté et ou de comprendre leur impact sur leur entourage.
1.1. Le traitement du TAG en Thérapie Cognitivo-Comportementale
1.1.1. Définition de la Thérapie Cognitivo-Comportementale
La thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC) est une approche psychologique qui reste centrée sur les aspects comportementaux des troubles anxieux. D’un point de vue cognitif, l’anxiété inclut des pensées anxieuses mais également les émotions, au même titre que les croyances.
L’objectif de la TCC est donc d’essayer de comprendre les facteurs de développement et de maintien des problématiques anxieuses et de proposer des outils permettant de gérer plus efficacement les symptômes associés (Dugas, Léger, Freeston et Ladouceur, 2007).
Plusieurs méta-analyses ont conclu que la TCC est, de loin, l’option psychothérapeutique la plus consistante et supportée pour le traitement des troubles anxieux (Otte, 2016). Cette approche tend à montrer des résultats relativement rapides (entre 10 et 15 rencontres habituellement).
1.1.2. Fonctionnement de la TCC
La TCC fonctionne par exposition où les psychologues collaborer activement avec leurs patients, en les soumettant progressivement à des situations de crainte causant l’anxiété, directement ou à travers des exercices comme de la visualisation (https://psymontreal.com/comment-lanxiete-est-elle-traitee/).
Considérant le fait que l’incertitude peut être vécue encore plus intensément négativement par les sujets atteints de TAG, le traitement du TAG en TCC est centrée sur le lien entre l’inquiétude elle-même et l’intolérance à l’incertitude (Freeston et al., 1993), en travaillant sur les croyances, l’intolérance à l’incertitude et les stratégies d’évitement cognitif mises en place par les sujets souffrant de TAG (Ladouceur, Marchand et Boisvert, 1999).
Le TAG est la définition d’un type de trouble de comportement mais il peut aussi se surajouter à d’autres troubles. Devant cette comorbidité fréquente, il n’est pas rare que cela rende les problèmes plus difficiles à identifier et le traitement du TAG plus compliqués.
1.2. Anxiété et ostéopathie
Le TAG inclut non seulement une inquiétude exagérée et difficile à gérer mais également plusieurs symptômes physiques, pouvant être considérées comme des somatisations du TAG et cela pousse d’ailleurs les patients à rechercher d’autres avenues, à consulter en médecines alternatives ou complémentaires. 40% des patients souffrant d’anxiété ou d’angoisse ont recours aux médecines alternatives aux États-Unis (Eisenberg, 1998). Et l’ostéopathie fait partie de ces avenues. En effet, au Québec, l’ostéopathie représente une part importance du recours aux médecines alternatives pour les maux physiques avec près de 2 millions de traitements prodigués à la population pour l’année 2017 (Fleury, 2017).
En effet, l’ostéopathie est une thérapie utilisée notamment pour soulager des symptômes physiques de toute sorte. Durant l’intervention ostéopathique, le thérapeute examine le corps de ses patients pour tâcher d’identifier la cause des douleurs ou autres symptômes. Ils peuvent aussi considérer l’anxiété comme la responsable principale des dysfonctions physiques de leur patient.
Comme décrit dans le premier article, l’anxiété implique plusieurs aspects physiologiques et pourrait être approchée par la neuro-endocrino-vasculo-psycho-immunologie. La physiopathologie de l’anxiété implique donc d’aborder l’esprit par la TCC mais aussi les structures nerveuses (comme celles impliquées dans l’axe HHS et dans l’équilibre des contingents sympathiques et parasympathique du SNA), les glandes produisant en excès ou en déficit les hormones identifiées mais aussi l’ensemble du réseau des vaisseaux sanguins.
L’ostéopathe va donc chercher à redonner de la mobilité aux structures pouvant limiter la physiologie et l’auto-guérison de chaque patient.
Dans le cas de l’anxiété, il va faire en sorte de :
- relâcher toutes les tensions possibles sur les structures osseuses et musculaires qui peuvent affecter la vascularisation du crâne pour ainsi permettre le drainage du crâne;
- libérer les blocages des os du crâne pour permettre une pleine flexibilité de la boite crânienne et ainsi donner la plus grande liberté de mouvement au cerveau mais aussi possiblement améliorer la circulation du liquide céphalo-rachidien (LCR) servant à la nutrition de la matière cérébrale elle-même;
- s’assurer de la bonne mobilité de la colonne vertébrale afin de viser la bonne régulation du SNA par les ganglions sympathiques se trouvant devant et de chaque coté de la colonne vertébrale, mais aussi par les glandes surrénales.
L’ostéopathe va donc s’assurer que l’ensemble du corps est mobile pour chaque structure puisse être libre de toute tension pour remplir sa fonction du mieux possible.
Depuis quelques années maintenant, on commence à reconnaître l’importance du système digestif dans l’incidence des troubles mentaux. Cette communication entre le système digestif et le système cognitif se nomme l’axe cerveau-intestins. Cet axe peut être d’ailleurs travaillé en ostéopathie. Et les dernières découvertes vous seront comptées dans le 3earticle de cette trilogie autour de l’anxiété.
Références
Freeston, M. H., Dugas, M., Letarte, H., Rhéaume, J. et Ladouceur, R. (1993). Laboratoire de thérapies behaviorales. Ecole de psychologie, Université Laval, Qc.
Ladouceur, R. Marchand, A. et Boisvert, J-M. (1999). Les troubles anxieux : Approche cognitive et comportementale. Montréal, Qc : Gaëtan Morin Éditeur.
Otte, Christian. « Cognitive Behavioral Therapy in Anxiety Disorders: Current State of the Evidence. » Dialogues in Clinical Neuroscience. Les Laboratoires Servier, Dec. 2011. Web. 19 Sept. 2016
Julien Fatisson, PhD., D.O. et Alexis Ruffié, I.O
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