
Sylvothérapie (forest bathing ou Shirin-yoku)
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- On janvier 18, 2021
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Dans un contexte d’incertitudes amenant à une hausse des taux de troubles anxieux, il est naturel de chercher divers moyens pour revenir à un calme intérieur. La sylvothérapie peut être un de ses moyens. C’est en revenant à la campagne et à être quotidiennement entouré d’arbres que j’ai pensé à vous partager cet espace.
C’est quoi?
La Sylvothérapie provient du Japon, où elle se nomme Shinrin-yoku. (ou forest bathingen anglais) est une approche naturelle basée sur les bienfaits hypothétiques de passer de longs moments en forêts ou à embrasser des arbres. Certaines de ces hypothèses, comme l’effet sur l’anxiété ou le stress, ont été vérifiées scientifiquement (voir plus bas), d’autres sont qualifiées comme appartenant à des pseudo-médecines. Que les hypothèses soient toutes valides ou non, selon nos appartenances, notre culture et nos croyances, il n’empêche que la science a permis de valider certains des bienfaits d’une telle pratique.
Un des mécanismes possibles de l’effet de guérison de certaines pathologies par les arbres repose sur la diffusion par ces derniers de composés volatils antimicrobiens ou sur l’inspiration naturelle de principes actifs naturellement présents dans l’air des forêts.
Un numéro spécial de la Revue forestière française en 2019, a conclu à partir de plusieurs revues de la littérature scientifique que la sylvothérapie apporte de nombreux bienfaits dont sur la glycémie, le système immunitaire, mais aussi sur plusieurs autres aspects de la santé.
Bienfaits
– Effet relaxant ou diminution du stress
Je vous ai déjà parlé de variabilité de fréquence cardiaque (VFC) (lien vers article) et de son potentiel à estimer l’activité de notre système nerveux autonome, gérant nos fonctions vitales. Une étude japonaise (Park et al., 2009) ont mesuré plusieurs paramètres physiologiques dont la VFC, le taux de cortisol (une des principales hormones du stress) salivaire chez 280 sujets (âge moyen de 21,7 ± 1,5 ans )dans 25 endroits au Japon entre 2005 et 2006. Les résultats ont rapporté de plus faibles concentrations de cortisol et une fréquence cardiaque plus basse, chez les sujets ayant passé du temps dans un environnement forestier en comparaison à ceux vivant dans un milieu urbain.
Un peu plus tôt, ces mêmes auteurs (Park et al., 2007) avaient également mesuré chez une population similaire, une diminution de l’activité du cortex préfrontal, traduisant un état de relxation avancé.
Une autre étude japonaise (Lee et al., 2011), réalisée au auprès de jeunes adultes hommes sur 3 jours/nuits consécutifs a confirmé ces observations et a révélé une possible augmentation de l’activité du système nerveux parasympathique, responsable de notre phase de repos/régénération et d’une diminution de l’activité du système nerveux sympathique, impliqué dans nos réactions face à un danger (donc très impliqué dans le stress).
- Santé vasculaire
En 2012, Mao et al. ont mesuré l’état d’hypertension chez 24 ainés, divisés en 2 groupes, sur 7 jours et nuit. Les sujets exposés à un environnement forestier ont démontré une baisse significative de plusieurs indicateurs de haute tension artérielle, par rapport à ceux ayant passé du temps en ville.
Mise en garde :
Avant de vous précipiter à faire un câlin à un arbre, il faut aussi considérer certaines précautions. Certains ou certaines d’entre vous pourraient avoir des allergies à divers composés arboricoles, ou encore à certains insectes (comme les frelons). Consulter la page de Sciences et Avenir pour en savoir plus à ce sujet.
Conclusion :
Plusieurs bénéfices de la sylvothérapie sont tout à faits pertinents en ces temps de pandémie, au delà même de respirer un air plus sain, moins pollué.
Pour reprendre une phrase de la page de Sciences et avenir, présentant cette mise en garde à la sylvothérapie, « avant d’enlacer un arbre, il convient de s’assurer qu’il est consentant ».
Après tout, ils étaient là bien avant nous et le serons bien après. Nous avons encore peut-être beaucoup à apprendre de la sagesse des arbres.
Références :
– Hertel (2018). Sylvothérapie : câliner un arbre peut être dangereux. Sciences et Avenir. https://www.sciencesetavenir.fr/sante/sylvotherapie-caliner-un-arbre-peut-etre-dangereux_125652
– Lee et al. (2011). Effect of forest bathing on physiological and psychological responses in young Japanese male subjects. Public Health, 125(2), 93-100. https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0033350610003203
– Mao et al. (2012). Therapeutic effect of forest bathing on human hypertension in the elderly. Journal of Cardiology, 60(6), 495-502. https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0914508712001852
– Park et al. (2007). Physiological effects of Shinrin-yoku (taking in the atmosphere of the forest)–using salivary cortisol and cerebral activity as indicators. J Physiol Anthropol, 26(2),123-8. https://www.jstage.jst.go.jp/article/jpa2/26/2/26_2_123/_article
– Park et al. (2009). The physiological effects of Shinrin-yoku(taking in the forest atmosphere or forest bathing): evidence from field experiments in 24 forests across Japan.Environmental Health and Preventive Medicine15, (18). https://link.springer.com/article/10.1007%2Fs12199-009-0086-9
– Revue forestière française. Spécial forêts et santé publique. http://documents.irevues.inist.fr/handle/2042/69267
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